☼♦☼ -- Chapitre 10 ! -- ☼♦☼

Résumé des épisodes précédents (chapitre 9 à lire ici):

Ils sont maintenant quatre dans la maison. Gunther, Lisa, Vladimir et Julia, la petite dernière.

Tout à l'air de bien se passer, et pourtant...

Cornélia a essayé de récupérer Vladimir, sans succès. Vladimir est harcelé par des adolescents lorsqu'il est à l'école...

Moi: Bonjour les filles ! Bien dormi ?

Lisa: Oui, super. Julia n'a pas trop pleuré cette nuit.

Julia: Ba.

Moi: C'est bien ça. Que vas-tu faire aujourd'hui ?

Lisa: J'aimerais faire un tour en ville histoire de rencontrer les voisins. Gunther a un papier à donner à un certain Mr Andrews, et j'espérais pouvoir le lui donner à sa place.

 

Moi: Et bien comme ça tu te feras peut-être des amis. Parce que pour l'instant, à part Gunther, tu ne connais personne...

Lisa: C'est ce que je me suis dit ! J'emmène Julia, on a pas les moyens de payer une baby-sitter.

Moi: Hum. Prépare-toi, je vous suis !

*****

 

Quelques instants plus tard, Lisa, Julia et moi sommes en route pour chez les Andrews.

Après quelques minutes de voiture nous arrivons devant leur belle maison; un homme assez corpulent et doté d'une paire d'ailes de fée vertes nous ouvre.

Mr Andrews: Bonjour, Mlle... Simo c'est cela ?

Lisa: En effet. Mais appelez moi Lisa.

Mr Andrews: Dans ce cas, appelez-moi Beau. Qui est donc ce joli bébé ?

 

Ils entrent dans la maison tout en discutant.

Lisa: Elle s'appelle Julia.

Beau: Julia ? C'est drôle... Je connaissais quelqu'un qui portait ce prénom et vous ressemble un peu... Mais je ne pense pas qu'il y ait un quelconque lien familial, elle habite Marmaid City.

Lisa: Ah oui ? Mais ma sœur habite là-bas, et elle s'appelle Julia. Mais... non, cela ne peut pas être la même personne.

Beau: La Julia que je connais est hospitalisée depuis cinq ans. Ce serait une drôle de coïncidence si c'était votre sœur !

Lisa: Ma sœur est aussi hospitalisée depuis cinq ans.

Il y a un petit silence.

Beau: Je dois avoir une photo d'elle quelque part. Nous pourrons vérifier.

Il monte à l'étage. Lisa reste dans le couloir, le visage pâle. Elle se rend dans le salon et pose Julia sur le canapé. Puis Beau redescend. Il lui tend une photo.

Beau: C'est elle ?

 

Lisa prend la photo, la main tremblante.

Lisa: Où avez-vous trouvé ça ?

Beau: Charlie est mon neveu. Sa mère, ma sœur, m'avait envoyé ça dans une lettre il y a longtemps. Aujourd'hui, il ne sont plus ensemble.

Lisa: Je connais Charlie. Mais Julia m'avait toujours affirmé que ce n'était qu'un ami...

Beau: Je pense qu'ils ne voulaient pas que les adultes s'en mêlent. Les ados sont tous les mêmes n'est-ce-pas ?

Il rit.

Beau: Bref. Que devient-elle, cette petite ? Elle est guérie ?

Lisa, serrant les poings: Elle est toujours à l'hôpital, je suppose. Je n'ai pas eu de nouvelles depuis que je suis arrivée ici.

Beau: Ne vous inquiétez pas. Si ça allait mal, il vous aurait au moins appelée ?

Il lui tapota le dos maladroitement.

Beau: Vous voulez garder la photo ? Je n'en ai pas besoin.

Lisa: Vous êtes gentil.

Beau: Gunther m'a rendu un grand service l'autre jour. Il m'a tiré d'un mauvais pas financier, alors je lui dois bien ça !

Lisa: Je crois que je vais y aller. Je vous ai déjà assez embêté pour le moment.

Beau: Revenez quand vous voulez !

Il lui fait un clin d'oeil, puis ajoute:

Beau: J'adore aider les jolies jeunes femmes en détresse.

Lisa a un faux sourire.

 

Lisa: Et bien, merci Beau. Au revoir.

Elle reprend Julia et s'éclipse.

*****

Elle saute dans un taxi et demande le restaurant.

Moi: C'est vrai qu'elle te ressemble. 

Lisa: Oui. On nous le dit souvent.

Moi: Et je ne savais pas que tu n'avais plus de nouvelles d'elle.

Lisa: L'hôpital est débordé, il ne peut pas appeler les proches des malades tous les jours.

Moi: Cela va bientôt faire un an que tu habites ici ! Et pas un appel, pas une lettre ! Rien !

Le taxi s'arrête, elle descend.

Lisa: Je ne veux pas y penser. Je suis déjà trop inquiète !

Elle a soudain l'air profondément triste.

Je me tus et compris que j'étais allée trop loin.

 

Elle entre dans le restaurant et je reste seule avec mes questions.

 

Je me rends compte que Lisa me cache beaucoup de choses, et pas seulement une petite sœur malade.

Pourquoi ne m'avait-elle pas dit qu'elle n'avait pas eu de nouvelles de Julia depuis qu'elle avait emménagé ici ? Pourquoi n'avait-elle pas elle-même appelé l'hôpital pour prendre de ses nouvelles ?

Pourquoi avait-elle donné le prénom de sa sœur à sa fille, comme si elle faisait le deuil de la malade ?

Était-ce donc un deuil ? Lisa croyait-elle que Julia était sûre de mourir, alors elle voulait la voir revivre à travers sa fille ?

Ce ne sont que des hypothèses. Mais il me faut une explication.

Tandis que je suis plongée de mes pensées, Lisa ressort du restaurant. Elle y a trouvé une jeune femme et discute avec elle.

 

Elle parlait avec Pauline Wan, une fille de la ville que je connais plutôt bien.

Lisa:....J'habite avec Gunther dans la maison entre celles des Alto et des Plénozas.

Pauline: Waouh ! Vous êtes vachement riches.

Lisa: Non, pas vraiment. Mais le terrain est très grand, et nous faisons souvent des travaux pour améliorer la maison. Et toi, tu habites où ?

Pauline: Dans le centre-ville. Une maison plutôt banale. Je ne suis pas très branchée architecture. 

Lisa: Je t'avoue que moi non plus. Mais j'ai une amie qui... Enfin, elle s'en occupe pour nous.

Pauline: C'est cool. Au fait, comment s'appelle ton bébé ?

Lisa: Julia. 

Pauline: C'est mignon. Si j'avais une fille, je l’appellerais Anaïs. Mais... *elle soupire.* Mon copain ne veut pas d'enfant. Il dit que ça fait trop de bruit.

Lisa, riant: Qui est ton copain ?

Pauline: Will Requin. Il est sympa mais un peu coincé, si tu vois ce que je veux dire.

Lisa: Je vois tout à fait.

Pauline: Je vais y aller. On a rendez-vous, il faut que j'aille me préparer.

 

Lisa: D'accord d'accord ! A bientôt alors.

Pauline: A plus !

Les deux jeunes femmes partent chacune de leur côté, le sourire aux lèvres.

*****

Gunther: Alors, comment s'est passé ta journée ?

Lisa: Bien. Je suis allée voir Beau Andrews et j'ai rencontré Pauline Wan, une nouvelle amie.

Gunther: Je connais Pauline. Elle était stagiaire à l'entreprise il y a quelques années. C'est chouette que tu te fasses des amis dans la ville.

Lisa: Oui. 

Il l'embrasse.

 

Gunther: Je t'aime.

Lisa: Moi aussi.

Pourtant, elle ne sourit pas, ne répond pas à son baiser.

Gunther: Que se passe-t-il ? Tu me caches quelque chose.

Lisa: Gunther... Je veux aller voir ma sœur à Marmaid City. Elle me manque...

Enfin ! Enfin je vais pouvoir voir cette mystérieuse Julia. Enfin Lisa va m'expliquer toute cette histoire à propos de cette petite sœur malade.

Gunther: Je... Nous pouvons organiser un voyage ensemble...

Lisa: Il faut que j'y aille seule. Je ne veux pas... que tu la voies dans cet état. J'ai besoin de la retrouver. Beau a retrouvé une photo d'elle. Il me l'a donnée. Et quand j'ai vu son visage... Elle me manque beaucoup plus que je ne l'avais imaginé. Je veux m'assurer qu'elle va bien.

J'étais sûre qu'elle finirait par craquer. Personne ne peut laisser sa petite sœur préférée dans un hôpital et partir pendant plusieurs mois sans avoir de nouvelles. Moi aussi, j'essaierais d'aller la voir, même si c'est à un millier de kilomètres... D'ailleurs... où se trouve Marmaid City ?

Gunther: Si c'est ce que tu veux... Tu vas me manquer.

Lisa: Je reviendrais dans une semaine. Occupe-toi bien de Julia junior et... de Vladimir.

Et que devient Vladimir ? Je ne l'ai même pas vu aujourd'hui.

Gunther: Bien-sûr. Fais attention à toi, d'accord ?

Il secoue la tête.

Gunther: J'ai mis beaucoup de temps à trouver l'amour, je ne veux pas le perdre si tôt, tu comprends ?

Lisa: Je comprends. Je suis si heureuse que tu acceptes ainsi mes décisions, même si elles ne te plaisent pas. Je t'aime, Gunther.

Gunther: Je t'aime aussi Lisa.

Moi, à Lisa: Je te suis, ma belle. Je suis curieuse de savoir à quoi ressemble ta soeur, maintenant.

Lisa, grimaçant: Tu ferais mieux de surveiller les garçons et ma fille. Ma soeur n'est pas jolie à voir. 

Moi: C'est ce qu'on verra... C'est ce qu'on verra.

 -- Fin du Chapitre 10 --